Le Living Lab de Montréal s’est penché depuis plusieurs années sur l’impact du télétravail sur la mobilité. Il a développé un partenariat avec TRACTR qui permet d’offrir une plateforme aux propriétaires immobiliers et une application aux utilisateurs permettant de mettre en pratique de nouveaux usages des locaux, diversifier l’accès aux espaces de travail et mettre en commun les ressources disponibles.

L’après COVID ne signifie donc pas que nous reprenions nos anciennes habitudes. Le télétravail expérimenté par un grand nombre de personnes au plus fort de la crise ne disparaîtra pas mais va faire place à une plus grande flexibilité du lieu de travail, parfois de chez soi, parfois au bureau ou encore dans un espace situé entre les deux, au choix des employés et en fonction des besoins de l’entreprise. Il en résulte une reconfiguration des espaces de travail décentralisés et un nouveau partage des inventaires immobiliers qui vont modifier durablement les pratiques de la mobilité urbaine. L’accès, l’usage, l’apparition des communs et d’une nouvelle proximité font apparaître de nouveaux parcours et de nouvelles interactions entre la mobilité, l‘immobilier, l’énergie, le travail, l’apprentissage, etc…

Au moment où émerge une tendance à la relocalisation, les magasins physiques se réorganisent avec moins d’inventaires et plus de technologie pour colliger des données et améliorer l’expérience client. Dorénavant, le commerce électronique joue un rôle fondamental et permet aux commerces d’être plus résilients face aux contraintes de la crise sanitaire.

Ainsi, le marketing direct par les médias sociaux prend de plus en plus de place, encourageant l‘innovation, l’agilité, et la diversification des modèles de revenus. Le numérique et l’analyse prédictive à partir des données recueillies par les marchands, partagés avec les usagers, permettent d’anticiper où et comment situer les futurs sites commerciaux. Et même de partager des inventaires d’espaces pour la production où le client peut participer à la création du produit

Faire moins se déplacer les gens permet aussi au commerce de détail de contribuer à la réduction des GES. Le géant du e-commerce Amazon l’a bien compris, lui qui propose des solutions pour le dernier kilomètre avec ses drones et ses robots, ses camions autonomes aux parcours optimisés. 

Toutes ces technologies, telles l’infonuagique, la 5G, la réalité augmentée font partie de cet écosystème en pleine mutation.

« C’est cette voie que nous ouvre l’économie régénérative qui fait converger toutes les dernières théories les plus novatrices : biomimétisme, agroécologie, permaculture et ingénierie écologique, écoconstruction, économie et société du pair à pair, économie collaborative, économie contributive, économie de fonctionnalité, économie permacirculaire, économie symbiotique, entreprises apprenantes, gouvernance du centre vide (sociocratie, holacratie, etc.). Elles permettent non seulement la coopération entre les humains, entre le vivant et l’humain mais aussi l’efficacité, la performance et une diminution des coûts. Elles donnent à notre futur un avenir. » 

Source : « Le temps des villes régénératives », Isabelle Delannoy, Libération, 22 juillet 2020.